Caminos Barrocos, les chemins du baroque dans les Missions du Paraguay
Un documentaire/captation de 90 minutes
écrit par Alexis et Yannis Metzinger
réalisé par Olivier Simonnet
Automne 2011. Des musiciens et des chanteurs venus de toute l'Amérique Latine mais aussi de France se retrouvent au Paraguay pour célébrer en fanfare une aventure extraordinaire, celle du Centre International des Chemins du Baroque.
Nés il y a 25 ans, les "Chemins du Baroque dans le Nouveau Monde" ont entrepris, à partir d'une petite ville Lorraine, de faire revivre tout un pan oublié de l'histoire de la musique, celui du répertoire colonial de l'Amérique latine.
Au bout du chemin, une aventure musicale unique dont la dimension humaine s'est révélée primordiale. Celle de la rencontre de l'autre et du partage, entre Europe et Amérique latine, entre professionnels et amateurs, musiciens renommés et jeunes talents de tous les horizons.
Aujourd'hui, une page se tourne : les Chemins du Baroque ont achevé leur travail sur le continent latino-américain. Pour marquer l'événement, un concert exceptionnel a été donné dans les lieux mêmes où tout commença : les missions jésuites du Paraguay. Au coeur du spectacle, une oeuvre sauvée de l'oubli : l'opéra San Ignacio, de Domenico Zipoli, celui qu'on appela l'Orphée des Guaranis. Musiques baroques et chants indiens résonnent dans les ruines légendaires de Trinidad et de Jésus sous la direction du grand chef argentin Gabriel Garrido...
« Il y a vingt-cinq ans, Les chemins du baroque abordait le continent sud-américain sur la pointe des pieds, guidée par une intuition concernant les traces des musiques missionnaires importées par les jésuites, englouties dans l’oubli : partitions, instruments et pratique musicale demandaient à revoir le jour. Aujourd’hui, l’association s’en retire après avoir essaimé des notes prometteuses auprès des musiciens indigènes, qui ont renoué avec tout un patrimoine colonial appartenant pleinement à l’histoire de ce continent métissé.
C’est ce que nous raconte ce film sensible, dans une sobriété de propos laissant toute sa place à un répertoire qui célèbre la fusion du savant et du populaire, les mélodies évangélisatrices sur des paroles en guarani. La réalisation paraît nimbée par une sérénité exhaussant la saveur fervente de ces partitions, dont le morceau de bravoure, San Ignacio, premier drame sacré aux couleurs indiennes, est représenté dans une église baroque somptueuse, avec ses apparitions d’anges musiciens tels qu’on les trouve dans les tableaux du XVIIIe siècle.
La caméra, tout en légèreté, s’attarde sur la jeunesse des artistes désormais maîtres de leur destin. Genèse et jeunesse d’un projet généreux irriguent les images comme le continuo du clavecin soutient le chant de l’opéra baroque. A l’aube d’une nouvelle année, goûtons en toute plénitude cette histoire d’humilité grandiose, de regards sur »l’autre », de dignité, de métissage culturel, ce symbole qu’aucune agence de notation ne quantifiera jamais. »
– Bernard Mérigaud, Télérama 3232 3233 du 24 décembre 2011 au 6 janvier 2012
Une coproduction Cerigo Films - Arte France
Avec le soutien du Centre national du cinéma et de l’image animée
Diffusion : 1er janvier 2012